jeudi 27 janvier 2011

Luxure


Elle repose sur le dos. Une crampe dans son cou la gêne mais elle refuse de bouger. Si au moins elle était heureuse, ou juste bien. Elle ne le regardera pas, il pourrait comprendre qu’elle l’a déjà presque oublié. Pourvu qu’il parte vite. Cette impression vertigineuse d’être dans le passé du bonheur. Sur le moment la jouissance se suffit à elle-même. Mais ensuite… la nausée.
Pourtant elle riait tout à l’heure. Il l’a abordée d’une façon si directe qu’elle l’a trouvée blessante. Des manières de prédateur sûr de son fait. Elle a relevé le menton comme pour dire je ne suis pas dupe, mais elle l’a laissé faire. C’est presque en silence qu’elle l’a regardé se prendre à son propre piège. Dans sa façon de se laisser entreprendre, il y avait une grande colère. Elle a pensé : pour qui tu te prends, toi ? Es-tu au moins capable de me satisfaire ? Elle a pensé : minus.
Un peu plus tard, quand dans la bataille leurs dents incongrûment s’entrechoquaient, il a tiqué sur le défi dans son regard. Mais il a tenu le coup. C’était bien. Il y en a qui se décomposent devant elle. La deuxième fois il a bien du reconnaître qu’elle allait plus loin, bien plus loin que lui. La troisième fois c’est lui qui a demandé grâce.
Pourvu qu’il parte vite. Qu’il ne lui demande pas son nom, ou une cigarette. Oui elle fait ça souvent, et alors ? Quand la petite voix se fait entendre, elle lui tire la langue, retire sa petite culotte et lui montre ses fesses. Ça n’a pas d’importance.
Demain tout ira bien et elle jouera encore.


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