mercredi 26 janvier 2011

John Updike


En finissant mon deuxième café, ce matin, je déambulais dans l'appartement, attrapant à droite et à gauche les livres qui traînaient un peu partout, toute pleine d'un sentiment de luxe et de calme. Ça a toujours eu un sens pour moi, de battre le rappel des livres éparpillés. Ça signifie la fin de quelque chose et un nouveau départ. Ensuite, j'ai sorti mon escabeau pour grimper les ranger, un par un, dans la bibliothèque (un jour, j’aurai une bibliothèque ronde, énorme, dans une tour, avec une échelle qui coulisse...)
J’adore ranger les livres. Comme un rituel pour se dire au revoir. Des livres qui ont traîné longtemps chez moi disent une époque de ma vie, aussi fortement que n'importe quelle madeleine de Proust. Des livres qui parlent immédiatement et s’associent à un lieu, à une saison. Des livres révélations que l’on n’oubliera jamais. Et puis parfois des livres abandonnés qu'on n'a pas aimés, pas fini. La cerise sur le gâteau consiste à les ranger par ordre alphabétique… L’ordre alphabétique met tout le monde d’accord, il induit des voisinages absurdes, qui ouvrent souvent de curieuses perspectives de lectures parallèles. Je travaillerais quelque chose là-dessus, un jour, si j’avais mille vies …
Mais j’attrape déjà le dernier, un poche trop neuf pour être honnête. Il a traîné dans mon sac quelques temps, puis, je l'avoue sans honte, il m'est tombé des mains. C’est bien écrit, plutôt virtuose. L’auteur est un vrai monument de la littérature américaine, plusieurs fois prix Pullitzer. C’est toujours un plaisir de s'attaquer à un auteur pareil mais là ça n'a pas pris : ce livre là, peut-être, trop touffu, trop référencé, trop érudit pour moi. Alors, sans rancune, je m'apprête à lui offrir dans ma bibliothèque le repos parmi ses semblables, en attendant peut-être le jour où nous nous rencontrerons dans des circonstances plus propices. Un jour où je serais plus au fait du microcosme des peintres new-yorkais du début du siècle, peut-être.
Et là…
U, comme John Updike. Et comme rien d’autre. U comme la seule lettre manquante dans ma bibliothèque !
Allégresse. Pure allégresse. John, mille mercis. Ton livre m’est précieux. Un livre n’est pas qu’un texte et la vie est décidément faite de plaisirs simples.
Bonne semaine !


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