samedi 1 janvier 2011

Impasse

Seul au milieu de la fête, je sursaute : je me retourne d’un coup, un sourire aux lèvres. J’ai cru… non. Mes yeux scrutent les visages. Je ne la trouve pas et je me durcis. D’un trait, je vide mon verre et ma main défroisse mon visage. Je ne comprends plus. Je vois des fantômes, une silhouette, une intonation. Comme une vie parallèle à la mienne, irréelle, qui émergerait de temps en temps. Une vie où elle serait encore.
Merde.
Pourquoi faut-il que je tourne en rond ? Pourquoi me retombe-t-elle dessus quand je m’y attends le moins ? De là où je vous parle, il fait sombre. Pourtant les portes sont grandes ouvertes et la lumière est partout. Dans les bougies et les lampes, dans les rires de ceux qui s’amusent, et la musique pour ceux qui dansent. Sauf que le nuage d’obscurité que je trimbale autour de ma tête résiste. Je cherche quelqu’un qui ne se trouve pas ici. Il se peut que je l’aie voulu. Que je lui aie moi-même fermé la porte. Avec un certain soulagement, et même un peu de méchanceté. Mais mon corps a des habitudes, mon cerveau des courts-circuits qui me mènent immanquablement à elle. Je ne veux pas, je vous le jure. Simplement, c’est plus fort que moi.
Je suis sorti, je me suis enfui. Les rues m’ont ramené chez moi. Je parcours les pièces en cherchant un tournevis ou mon téléphone et j’oublie quel était l’objet de ma recherche. Je cherche encore et je tourne et j’erre et je ne trouve pas et je ne sais plus ce que je cherche avant de réaliser que je ne cherche rien. Que la maison est vide et que je suis seul.
Je me débats encore. Tout en moi s’insurge. Je suis fort. Je sais me protéger de ceux qui veulent me taper affectueusement sur l’épaule. Mais je ne peux pas me défendre d’un parfum, d’une musique, d’un jeu de mot, d’une association d’idées. Alors je fuis et je bois un peu.
Encore une longue nuit où je me dirai que c’est mieux ainsi. Il paraît que je souffrirai moins demain.

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