vendredi 8 avril 2011

Trois femmes, Sylvia Plath



Le premier, le plus grand, le plus beau, le plus universel des textes de la section Fécondités est aussi le plus court. Il s’agit de Trois femmes, court poème polyphonique de Sylvia Plath, dont j’ai déjà eu l’occasion de parler ici. Trois monologues s’entrecroisent. Dans chacun d’eux, une femme et un bébé. La première va donner naissance, la deuxième perd son enfant, la troisième n’en veut pas. Féminité, fécondité, vie, souffrance, choix. Tout est dans ce texte. L'amour et l'ambivalence, la peur farouche du corps, l'évidence intermittente de l'acte de créer, la béance. La femme dans un monde d'hommes, condamnés sans remède à rester "plats". C’est indicible de beauté et de violence. Terriblement vrai, à vous arracher les tripes.
Je ne peux pas trop commenter ce texte qui doit être lu.

« Je serai un mur et un toit, qui protège./ Je serai un ciel, une montagne de bonté »

« Quelles souffrances, quelles tristesses,/devrai-je enfanter et chérir ? »
 
« C’est une chose terrible/ Que d’être si ouvert. Comme si mon cœur /Se faisait un visage et faisait son entrée/dans le monde. »

Lisez Sylvia Plath. Absolument. Peut-être à distance d’une grossesse ou de l’accouchement, si la violence des émotions vous trouble. Mais lisez-la.
Lisez-la si vous n’êtes pas enceinte, si vous n’êtes pas femme.
Pour une raison simple : la poésie est sublime et on a rarement écrit quelque chose d’aussi vrai.

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